arnaud maïsetti | carnets

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Automne, résistances au ciel

dimanche 11 novembre 2012


derniers jours avant extinction des feux et début de la nuit d’hiver : c’est aujourd’hui que cela a commencé et dimanche, ce sera fini — il n’y aura plus une feuille aux arbres ; ce jour, les couleurs terminent (on dit qu’elles passent, je crois), et demain, au moindre souffle de jeune fille, tout s’éparpillera ; ce qui passe devant moi, c’est un peu d’une blessure plus large encore — il faut l’accepter.

ces lignes fines dans le ciel qui ne portent qu’une ou deux (ou trois) lettres par arbre, ces feuilles volantes (pas encore volantes) qui résistent fort à la vie (au vent) détiennent la fragilité de toute une vie (de mars à aujourd’hui) ; chaque arbre possède une ou deux (ou trois) de ces feuilles — je lèverai la tête longtemps descendant le boulevard, et prendrai (l’image seulement de) chacun de ces arbres (il y en a vingt-sept), pour chercher à percer le secret de la résistance — et ne pas le trouver évidemment, sauf peut-être dans le bruit sur le sol de mes pas, froissement d’ailes sur les feuilles à mes pieds, mortes

mais plus que vives là-haut, en surimpression du ciel, plus blanc qu’un visage — ce ne sont que feuilles vives (bâtir quel rêve sur elles) : ces feuilles si minusculement fortes, accrochées mais qu’à peine qu’à peine (la peine est si grande), comme une prière à un dieu parti ; mais on confierait tout à cette fragilité, le muscle de la feuille serrant comme sa propre vie la terminaison des arbres : quelle allégorie ? (toutes)

cheveux d’ange — ou comme des toiles d’araignées dans le ciel (avec, à endroits absolument essentiels, comme des champs d’énergie, le cocon d’un animal pris qui servira de nourriture à l’araignée, boule de soie enroulée dans une vie interminable désormais que la mort a commencé à le grignoter) — cheveux d’ange, rémanence du sacré, comme tissés de ciel, ou le rejoignant, ou nous reliant à lui

lignes d’écritures

premiers jours des derniers jours qui recommenceront tout