17 avril 2020
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_rêves et terreurs
Articles
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être exclu du spectacle
17 avril 2020, par arnaud maïsetti -
dans les espaces vides de la ville
13 juillet 2014, par arnaud maïsettiles espaces vides de la ville — dans les arènes, les cris montent, les animaux hurlent à la mort la mort qu’ils veulent donner sans savoir qu’ils chantent déjà la mort qu’on va leur donner, pour la gratuité du don, la beauté du geste, le sang, le cri du sang quand il va tomber ici, le sable étranglé sous les pas des combattants, les types partout autour qui continuent de pousser les hurlements depuis deux mille ans dans cette arène vide où ce jour de juillet, de pluie, de brume d’automne, je traverse (...)
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orsay, le soir ou l’aube
8 juin 2014, par arnaud maïsettiOn reconnaît les premiers jours de chaleur à la soif nouvelle, rue de la Croix Nivert on reconnaît les impasses aux cris de cet homme qui pleure, plus loin à Cambronne, on reconnaît les statues à leur ombre, celle de Lyautey, ridicule dans les grandes phrases lancées au vent, on reconnaît les grandes phrases au ridicule, et au vent, on reconnaît la marche ce soir à ce qu’elle conduit jusqu’ici, c’est-à-dire à la soif,
tout à l’heure, j’ai reconnu ce pont sous l’arche au premier cheveu blanc, et le (...) -
anticipation #48 | rejoindre (le pont)
14 avril 2011, par arnaud maïsettiC’était rejoindre qu’il fallait, rejoindre coûte que coûte — peu importait le reste : le reste, on le laissait dans le vide qu’on enjambait, sans un regard. Rejoindre, il ne fallait pas davantage que ce mot. Quel pays, quelle terre de quel lointain ? Rejoindre suffisait ; on ne demandait rien de plus.
De grands mouvements soudain sur tout le continent : c’étaient quelques voitures d’abord, puis des centaines. On s’était passé le mot si vite — et le mot, c’était seulement : rejoindre, on part (...) -
Tempora si fuerint nubila, solus eris (le sacrifice de l’ombre)
29 janvier 2014, par arnaud maïsettic’est un cri qui me réveille à trois heures, je me redresse sur le lit — le cri s’arrête : c’était le mien. Un mauvais rêve, voilà tout. (Un type entrait dans ma chambre avec douceur)
c’est le bruit de l’orage, six heures plus tard, comme un ventre dans le ciel, un raclement de gorge, un hurlement rentré qui parfois s’échappe, et dehors le jour noir comme je ne l’avais jamais vu ici, presque la nuit tombée alors que c’est le matin.
[i c i u n e i m a g e d u j o u r n o i r ]
c’est jusqu’à midi où je (...) -
peut-être les regards des combattants me cherchent-ils à travers l’obscurité de la forêt
2 mai 2020, par arnaud maïsetti2 mai 2020
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je ne puis triompher qu’en rêve
4 mai 2020, par arnaud maïsetti04 mai 2020
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Pecha Kucha | Saint-Just, Vingt fois la terreur (le texte)
20 novembre 2012, par arnaud maïsettitexte et images
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je me suis senti revêtu d’une cuirasse
30 avril 2020, par arnaud maïsetti30 avril 2020
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Georges Bataille, entretien 1951 | Qui êtes-vous ? #2
20 avril 2015, par arnaud maïsettije ne suis pas devenu Sioux
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Kafka | La Nuit (variation autours de)
29 octobre 2010, par arnaud maïsettinuit nf (nui ; le t se lie : travailler nui-t et jour, une nui-t obscure ; au pluriel, l’s se lie : des nui-z obscures) Images prises au pied du Panthéon — cet automne, après la pluie. Et lire ce soir, prenant une page au hasard des Récits posthumes et fragments de Kafka réunis, publiés et traduits par Catherine Billmann pour Actes Sud/Babel, ce court récit appelé ’La Nuit’.
Texte entrelacé ici de la simple définition donnée par Littré : entre, donc, j’y glisse les images de cette nuit précise qui (...) -
sur le fil, bras tendus
25 décembre 2009, par arnaud maïsettiFranchir sans regard pour le vide qui se déplace à chaque pas sous le corps, un jour après l’autre, tendre les bras comme un funambule, mais c’est de marcher que je m’endors, alors je vais ; et un pas dans le vide retarde le vide encore : je n’ai pas peur.
Il fait grand ciel bleu aujourd’hui, et les nuages d’hier, où sont-ils ? Dans le rêve d’hier, c’étaient, sur de grands paysages, des nuages qui sortaient du sol et qui prenaient la place de la surface du monde. Je marche sur des reliefs transitoires, (...) -
La foule, les toits d’or (du jardin de la beauté, saccage)
18 juin 2012, par arnaud maïsettiToutes les femmes qui l’avaient connu furent assassinées. Quel saccage du jardin de la beauté ! Sous le sabre, elles le bénirent. Il n’en commanda point de nouvelles. — Les femmes réapparurent.
a.r.
Je suis à la fenêtre, c’est trois heures du matin, et je ne sais pas comment je me suis retrouvé là, au spectacle de cet apocalypse qui me laisse muet, larmes aux yeux qui coulent sur la vitre de la fenêtre à-demi fermée, bat dans le vent et pourrait m’emporter ; entre le moment où je me suis allongé sur le (...) -
à suivre | e-styx, fictions fantastiques
6 juin 2011, par arnaud maïsettie-styx : édition pour fictions fantastiques
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dans le désir et la volupté
4 janvier 2011, par arnaud maïsettiSorrow (The National , ’High Violet’, 2010) L’HOMME : continue, faisant un geste en direction des tombes ce ne sont pas des bêtises ils ont vécu et maintenant ils sont là maintenant ils sont morts maintenant il ne reste plus rien de la plupart d’entre eux bref silence ils n’étaient rien rien du tout puis il y a eu deux êtres humains qui allez savoir comment dans le désir et la volupté en tout cas oui il y a eu deux êtres humains qui il s’interrompt, regarde une tombe peut-être y-a-t-il eu un homme (...)
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de la cime à l’abîme
23 août 2010, par arnaud maïsettiL’arc en l’abîme il est Du pont qui fut Droit comme un songe sûr Depuis le premier feu cordial Jusqu’à la combustion commune La fusion des souffles André Pieyre de Mandiargues As Your Bridges Burn Behind You (Peter Walsh : Laughing Clowns — ’Law of Nature’, 1985) Ce qui soutient le jour : ce qui rendrait supportable les lois de l’univers ; forme des choses qu’épouseraient sans effort mes violences intérieures (comme un cri dans la gorge qui ne cracherait qu’un soupir) — je cherche.
Que le fleuve coule (...) -
le besoin de complots contre l’ordre du temps
27 juillet 2016, par arnaud maïsetti[/« L’Enfer est vide, tous les démons sont ici » Shakespeare, La Tempête /]
Et d’abord en nous-mêmes. Quand l’Histoire s’écrit de nos jours, c’est avec le sang et des images en boucle qui font retour sur nos temps de massacre, les temps réels des informations continues répètent les mêmes phrases pour dire que quelque chose s’est passé et arrêtent le temps pour qu’on l’empêche de le produire. Au loin, des voitures de police arrêtées ; le nombre des morts en bandeaux défilants. Décidément, la stratégie de (...) -
In Aeternum : aujourd’hui, la mort de Saint-Just et des autres
28 juillet 2014, par arnaud maïsettiDes souvenirs qui sont d’étranges tombeaux que certains élèvent à la Terreur, ou contre elle ? (pour la conjurer sans doute.)
Si la Révolution est un bloc, elle est un seul deuil — mais si elle est éparse et mille comme les noms du diable, elle reste innommable. Et si la Révolution est une Histoire, qu’elle soit la nôtre — et les morts, des morts qui sont un devenir ?
Ce jour, dans Le Monde, on s’est souvenu que c’était aujourd’hui.
Qui ?
In Aeternum — le mot d’église résonne dans un certain vide. Ou (...) -
en regard
25 janvier 2010, par arnaud maïsettiDans le silence, les pas qui s’approchent : je mesure mentalement la distance qui m’en sépare.
Il fait nuit et je ferme les yeux plus profondément, jusqu’à la douleur. Je voudrais ne rien entendre : les pas dans le silence et le noir de la chambre ne font que s’approcher, encore et encore.
La couverture au-dessus de la tête, le corps serré contre soi, la terreur prend de plus en plus d’épaisseur et finit par m’absorber.
Quand les pas s’arrêtent, c’est à quelques centimètres du lit.
Le cauchemar (...) -
sagesse du mendiant
21 septembre 2011, par arnaud maïsettiDans cette ville comme en mon propre rêve : quand chaque lieu est un signe qui se retourne vers moi, une figure qui me peuple, et qui s’adresse à moi : tous ces fantômes de moi qui se portent sur ces murs comme pour dessiner à la craie sur un tableau quelques phrases que seul je saurai lire parce qu’ils sont de ma main, au geste illisible de mon poignet –
mais signes qui parlent en moi leur langue étrangère, je passe des Grands Moulins à Bercy, il y a cette moto renversée dans son sang noir, plus (...)