dix jours, la terre retournée sur elle-même pour recommencer, dix jours que cette photo a été prise, loin de la ville, et depuis ? dix jours que, revenu à la ville, chaque jour, presque le même dans ces jours parisiens de toutes les saisons, l’été brûlant, l’automne des pluies froides, le printemps d’arbres mouillés, la ville partout indifférente à ce qui tourne autour d’elle, la terre qui avance vers le soleil et s’éloigne, dix jours qu’ici, sur la table, les Lettres de Koltès un jour après (…)
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_Paris
Articles
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la terre toujours recommencée
22 juillet 2014, par arnaud maïsetti -
entr’ouvert
11 février 2011, par arnaud maïsettiA Wolf At The Door (Radiohead, ’Hail To The Theif’, 2003) Je dévie. Le bon chemin passe par un fil qui n’est cependant pas tendu en hauteur mais ras du sol. ll semble plus destiné à faire trébucher qu’à être emprunté.
Franz Kafka (Journal, Cahier G., 19 octobre 1917)
Longtemps qu’au proverbe vieilli et de bon sens, celui qui veut qu’une porte soit ouverte ou fermée, j’oppose les aberrations intimes qui le démente : tout ce mouvement des choses autour de moi cette semaine (sans doute la (…) -
La Ville écrite | heureux qui comme
1er août 2017, par arnaud maïsettià chaque pas
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les mille rapides ornières de la route humide
3 décembre 2011, par arnaud maïsettiJe jetai, par dessus le parapet, le canif qui m’avait servi à graver les lettres ; et, faisant quelques rapides réflexions sur le caractère du Créateur en enfance, qui devait encore, hélas ! pendant bien de temps, faire souffrir l’humanité (l’éternité est longue), soit par les cruautés exercées, soit par le spectacle ignoble des chancres qu’occasionne un grand vice, je fermai les yeux, comme un homme ivre, à la pensée d’avoir un tel être pour ennemi, et je repris, avec tristesse, mon chemin, (…)
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Koltès | 1981, La Nuit… de J.-L Boutté et R. Fontana
23 janvier 2018, par arnaud maïsettiLa Nuit… de Boutté / Fontana
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La Ville écrite | Mordre
30 décembre 2016, par arnaud maïsettion ne mordra jamais assez
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Vases Co #23 | Batignolles, d’un autre âge
12 mai 2011, par arnaud maïsettiMai 11
Dans les Séries, de Sarah Cillaire -
Cette nuit en longueur me semble sans pareille
23 mai 2015, par arnaud maïsettiC’est aller d’une nuit à l’autre sans avoir l’impression de passer par le jour – ou comme dans les trains, sensation de ne faire que longer le monde, une ville laissée à côté de soi après l’autre, et le ciel coulissant contre soi, parfois l’accrocher du coin de l’œil pour l’interroger, prendre le silence pour une réponse et l’écrire.
C’est se pencher sur une table d’orientation effacée et poser les mains sur elle pour la consoler ; c’est voir la terre mordre vers la ville et ne pas s’en (…) -
derniers ciels
3 janvier 2016, par arnaud maïsettiDerniers ciels de l’année – comme l’image d’un épuisement continu qui n’arrive pas s’achever. Là haut, même la neige ne tombe plus ; la terre recouvre tout. Là-haut, il n’y a de la place que pour le silence, et il est grand.
On marche à travers le froid comme dans ses pensées : lentement, en espérant que la nuit ne sera pas si longue.
Se dire en regardant le ciel tombé une dernière fois ici, sur le visage : ce n’est pas à cela que ressemble le début.
Premiers ciels de l’année : c’est (…) -
les pages arrachées en miroir
9 juillet 2014, par arnaud maïsettic’est une idée ; prendre un livre, au hasard dans la bibliothèque bientôt vide, en arracher une page, la jeter au sol ; attendre que quelqu’un se penche pour s’y lire : le lac regarde Narcisse bien avant sa venue, c’est vrai. Une page arrachée en miroir
sur le trottoir : une page d’un livre qui ne se trouve pas dans ma bibliothèque ; une histoire d’avion qui déchire les brumes de Terre Neuve, il y est question d’un type à retrouver ; une histoire de Bob Morane en quête d’on ne saura (…) -
une nuit plus sombre qu’aucune ne fut jamais
15 avril 2020, par arnaud maïsetti15 avril 2020
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l’or du soir (dernier regard sur la ville)
30 août 2013, par arnaud maïsettiAvec l’or du soir qui tombe, laisser retomber en soi la ville elle-même, et toute la poussière de ville qui se soulève une dernière fois pour se poser sur chaque chose dans le plus grand des silences au milieu des sirènes que la nuit fait tourner, sur elle-même – dernière heure du jour, comme si la ville une dernière fois cherchait à se voir, chant du cygne, de la lumière éclaboussée dans un dernier jet pour s’y chercher davantage, les secousses avant le repos – ; de tout cela, il n’y aura (…)
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ombres des bancs
2 février 2012, par arnaud maïsettiDans cette ville, ceux qui retirent les bancs ne savent pas – peut-être est-ce pour des raisons précises : aménagement urbains, vastes plans de réinvention des quartiers, rêves formulés en secret par des architectes inconnus qui complotent pour disposer les énergies de la ville autrement, répartitions neuves des forces.
L’idée que les bancs seraient enlevés pour chasser ceux qui la nuit y allongent leurs corps, seraient retirés pour faire place nette la nuit quand les immeubles chauffés (…) -
Le monde viendra s’offrir à toi pour que tu le démasques
9 mai 2016, par arnaud maïsetti9 mai
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le long couloir du jour
1er mai 2011, par arnaud maïsettiMemory lane (Elliott Smith ’From a Basement on a Hill’ 2004)
Et pourtant, et pourtant J’étais triste comme un enfant. Les rythmes du train La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés Le ferlin d’or de mon avenir Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté L’épatante présence de Jeanne L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et (…) -
au coucher de soleil (comme une harmonie)
25 août 2013, par arnaud maïsettiDe telles matinées sont réelles, si l’on veut. Mais on y a cette exaltation où la moindre beauté nous grise et nous donne presque, quoique la réalité habituellement ne puisse pas le faire, un plaisir de rêve. La couleur juste de chaque chose vous émeut comme une harmonie, on a envie de pleurer de voir que les roses sont roses ou, si c’est l’hiver, de voir sur les troncs des arbres de belles couleurs vertes presque réfléchissantes, et si un peu de lumière vient toucher ces couleurs, comme par (…)
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Village des Batignolles
_Sarah Cillaire
6 mai 2011, par arnaud maïsettiAu moins cette eau du puits glacée, bois-la : le ficus vit encore. La façade a été ravalée. Les jeux du square de nouveau en travaux : en 1998, le nouveau revêtement de sol, à l’aspect d’écorce, sur lequel rebondir en marchant. Tu brunches à vingt euros. Les bureaux de tabac tenus par des Asiatiques. Trois enfants sont nés. Dix mille le mètre carré. Le mec du manège, ses converses, devenu bossu. Les jours de brocante où il pleut. Mon Franprix est ouvert le dimanche matin, on n’y trouve (…)
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talisman en regardant l’art martial des vieillards
20 septembre 2017, par arnaud maïsettiLe malheur est une espèce de talisman dont la vertu consiste à corroborer notre constitution primitive : il augmente la défiance et la méchanceté chez certains hommes, comme il accroît la bonté de ceux qui ont un coeur excellent.
Balzac Air, Talisman (Moon Safari, 1998)
Un jour avant la rentrée : ce bracelet à deux centimes en tissu rouge élimé qui tenait miraculeusement depuis deux ans et que je ne voulais pas arracher, par superstition et aussi à cause du miracle, lâche, tombe. (…) -
L’Arsenal n°5 | Aube
29 mars 2011, par arnaud maïsettiRevue L’Arsenal
printemps 2011
