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J. Böhme | « au premier jour, la vie se sépara de la mort »

mardi 27 mars 2012


— Jacob Böhme (1575 - 1624)
L’Aurore Naissante — 
Chapitre Vingt-Quatrième :
De La Compaction Des Étoiles [1]

(Traduction Louis-Claude de Saint-Martin, vers 1780)


L’Aurore Naissante — via la grande toile


[1Balzac, Livre mystique (Les Proscrits, Louis Lambert, Séraphîta) : « [...] On peut lire mille pages de Madame Guyon, de Swedenborg et surtout de Jacob Boehme, sans rien y saisir. Vous allez savoir pourquoi. Aux yeux de ces Croyants, tout est démontré : ce ne sont alors que cris de conviction, psaumes d’amour entonnés pour célébrer des jouissances continues, exclamations arrachées par la beauté du spectacle ! Vous diriez les clameurs d’un peuple entier voyant un feu d’artifice au milieu d’une nuit. Malgré ces torrents de phrases échevelées, l’ensemble est sublime et les arguments sont foudroyants, quand l’esprit les a pêchés dans ce grand bruissement de vagues célestes. Imaginez la mer embrassée d’un coup d’œil ; elle vous ravit, vous transporte, vous enchante ! Mais vous êtes sur un cap, vous la dominez, le soleil lui prête une physionomie qui vous parle de l’infini. Mettez-vous à y nager, tout y est confus ; vous la voyez partout semblable à elle-même, les lignes de l’horizon vous échappent, partout des flots, partout le vert sombre, et la monotonie de sa voix vous lasse ; ainsi, pour avoir une intuition de l’infini démontré dans ces livres étourdissants, vous devez monter sur un cap ; l’esprit de Dieu vous apparaît alors sur les eaux, vous voyez un soleil moral qui les illumine. »