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Karl Marx | les confessions
vendredi 5 juin 2015
Dans l’Angleterre Victorienne, c’est une habitude courante de la bourgeoisie de Londres : un autoportrait par réponses courtes aux mêmes questions. La superficialité de ce questionnaire si général peut désarmer, ou dévisager.
Au printemps 1865, Marx est à Londres ; écrasé par le travail, il n’a sans doute pas le temps pour ces jeux : mais sa fille Jenny (qui sera plus tard, militante, féministe et artiste de théâtre), insiste, c’est elle qui recopie les réponses de sa main. Elles ont été publiées après la mort de Marx, sous le titre : Confessions
Ses réponses ne disent rien de sa vie, de son œuvre, de son caractère. Mais témoignent peut-être de la douceur qu’il faut pour chercher en soi-mêmes les forces de penser le monde et ceux qu’il écrase.
— La qualité que tu apprécies le plus : la simplicité
— Chez un homme : la force
— Chez une femme : la faiblesse
— Ce qui te caractérise le mieux : La ténacité
— Ton occupation préférée : Faire des œillades à ma cousine Netchen. Dévorer des livres.
— Le vice que tu détestes au plus haut point : La servilité
— Celui que tu pardonnes le mieux : La crédulité
— Ton idée du bonheur : Combattre
— Du malheur : Se soumettre
— Ton poète favori : Dante, Eschyle, Shakespeare, Goethe
— Ton prosateur préféré : Diderot, Lessing, Hegel, Balzac
— Ton héros : Spartacus, Kepler [1]
— Ta couleur préférée : Rouge
— Ta couleur d’yeux préférée : Noir
— Ta maxime : « Nihil humani a me alienum puto » (rien de ce qui est humain ne m’est étranger) (Terence)
— Ta devise préférée : « De omnibus dubitandum » (Douter de tout)