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Koltès intempestif | Koltès maintenant et autres métamorphoses
jeudi 28 octobre 2010
Sortie ce mois des actes des deux colloques tenus conjointement l’an dernier autour de l’écriture de Bernard-Marie Koltès, l’un à Caen fin octobre [Koltès : Démons, chimères, et autres métamorphoses], l’autre à Paris début novembre [Koltès maintenant]— le livre publié aux éditions Peter Lang rassemblent les communications des deux colloques — l’ouvrage est édité par Yannick Butel, Christophe Bident, Christophe Triau et moi-même. (programme ci-dessous…)
On ne dispose finalement que peu d’ouvrages de ce type — et force est de constater un certain reflux des études universitaires autour de Koltès, après un certain flux au cours des années 90 (cette première attention ne s’est d’ailleurs pas produite sans une série de malentendus autour de thèmes iconiques, de projections d’époque, d’identifications faciles : mais c’est bien parce que cette écriture résiste à ces lectures fétichistes qu’elle s’impose aujourd’hui d’autant avec nécessité…)
En 2004, un premier ouvrage collectif, Voix de Koltès, passé ce premier temps de fascination — et en dépit de quelques rares ouvrages qui avaient déjà su dire l’importance de ce travail —, tentait de se saisir de cette voix singulière (de ces voix de Koltès — tant avec le temps il apparaît, dans cette œuvre brève et comme traversée de nombreux courants, une singularité multiple.)
Depuis dix ans, et jusqu’à l’an dernier, les éditions de Minuit ont entrepris la publication des textes non publiés du vivant de l’auteur — que l’auteur précisément ne voulait pas voir publiés : pièces écrites (et montées par Koltès) au début des années 70 dans le cadre du Théâtre du Quai à Strasbourg ; pièces radiophoniques enregistrées par Radio France, etc. L’an dernier, avec la publication du scénario (Nickel Stuff) et des Lettres, ce sont deux autres pans de cette écriture qui ont été dévoilés — textes décisifs l’un et l’autre à leur manière, et qui n’ont pas fini de nous questionner sur une écriture (dramaturgique, cinématographique, narratif, et même profondément politique) en perpétuel mouvement. Ainsi, pour la première fois, on dispose du corpus koltésien en son entier, dans sa profondeur et son exhaustivité [1]
En 2009, vingt ans après la mort de l’auteur — il aurait un peu plus de 60 ans aujourd’hui —, c’est une autre occasion, non seulement de lire la multiplicité à l’œuvre, mais aussi de comprendre le sens de cette actualité intempestive, essentielle, incitatrice pour qui n’a pas renoncé à raconter un bout de notre monde dans son appartenance et sa déchirure.
Présentation de l’éditeur :
En France, 2009 aura été « l’année Koltès ». Une année pour rappeler la vitalité et l’actualité d’une oeuvre, la fascination qu’elle exerce toujours sur les lecteurs et les metteurs en scène.
Les colloques de Caen (Bernard-Marie Koltès : Démons, Chimères et autres métamorphoses, octobre 2009) et de Paris 7 (Koltès, maintenant, novembre 2009) ont ainsi été des moments d’échanges et de réflexions sur un théâtre qui n’en finit pas d’interpeller les universitaires, les chercheurs, les praticiens, les acteurs...
Revenant sur les textes et leur mise en scène, sur les traductions, sur la correspondance et sur les enjeux que soulève cette écriture poétique et cinématographique, les contributions qui sont rassemblées dans ce livre témoignent de la pluralité des lectures qu’offre l’oeuvre de Bernard-Marie Koltès.
Regards parfois nouveaux où l’oeuvre esthétique et poétique est articulée au mouvement de l’Histoire, à celle aussi que connut Bernard-Marie Koltès.
Koltès maintenant
– Anne-Françoise Benhamou : Deux anamorphoses dans Combat de nègre et de chiens
– Christophe Bident : Icônes, signes, spectres - une étude des noms propres dans l’œuvre de Koltès
– Cyril Desclés : Qui a peur de Bernard-Marie Koltès ?
– Massimo Prearo : L’homosexuel ou la difficulté de n’être pas : éléments d’une controverse autour de l’œuvre de B.-M. Koltès
– Yannick Butel : Koltès, capitalisme et dramaturgie : « la botte, le papier gras et les maîtres chanteurs », suivi de « une césure linguistique »
Koltès cinéma
– Thomas Aufort : La fascination de Koltès pour Bruce Lee : éloge d’une icône cinématographique, humiliée, fragile et sexy
– Hervé Joubert-Laurencin : Cinéma Koltès 1 (Citizen Koltès)
– Jonathan Degenève : Cinéma Koltès 2
– Arnaud Maïsetti : La Nuit perdue - les fantômes d’un rêve
– Madeleine Comparot (propos recueillis par Arnaud Maïsetti) : "Et peu à peu le film revenait"
Poétique et représentation
– Amin Erfani : Le Souffle de Koltès : les inventions de l’autre dans La Nuit juste avant les forêts
– Jérémie Majorel : Métaphores de Koltès : Eclats d’un Theatrum mundi
– Marie-José Tramuta : Koltès et Le Sang de l’agneau
– Marie Vandenbussche : Modalités d’expansion de la réalité représentée dans Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès et Au Monde de Joël Pommerat : la complexité des phénomènes naturels, ou le réel comme visée
– Marie Hartmann : « Que des bouts de l’enfer », l’ébranlement des partages symboliques dans le théâtre de Bernard-Marie Koltès
Dramaturgies
– Florence Bernard : Relations et valeurs : l’insaisissable personnage koltésien
– Florence Dupont : Le Retour au désert : tragédie de boulevard ?
– Pierre Katusewski : Le Rouquin dans Sallinger de Bernard-Marie Koltès : une meneuse de revue
– Christophe Triau : « La torrentielle, dévastatrice, vengeresse puissance de la fiction ». Fiction, impressions, perception dans le théâtre de Koltès
– Emmanuel Wallon : Perdre le nord. Le malaise postcolonial dans le théâtre de Koltès
– André Job : Avis de rupture dans l’horizon d’attente
Koltès hors-frontières
– Isma’il Connor : US Koltès Project. (Entretien avec Isma’il Ibn Conner, par Amin Erfani)
– Guillaume Pinçon : Le Retour au désert de Catherine Marnas
– Claire Lechevalier : Le Retour des morts dans Le retour au désert
– Muriel Plana : Portrait de l’artiste en jeune rebelle dans Les Amertumes, Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet et Roberto Zucco.