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Bruissements | texte intégral

lundi 29 juillet 2013


Protocole | Avertissement

Du 22 juin au 27 juillet 2013, à la Galerie Isabelle Gounod à Paris, s’est tenue l’exposition Bruissements, rêvée, imaginée, élaborée, orchestrée par Léa Bismuth, historienne de l’art, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante.

Autour de ce mot, « bruissements », elle a rassemblé des œuvres de jeunes plasticiens, peintres, vidéastes, sculpteurs, qui ont dialogué avec ce mot et son appel dans le tremblé des crépuscules, entre surgissement et effacement, frôlement des désirs et des peurs, des formes et de leurs sens : Juliette Agnel, Manon Bellet, Anne-Lise Broyer, Claire Chesnier, Aurore Pallet, Lionel Sabatté, Jérémie Scheidler, Esther Vonplon.

Invité par Léa Bismuth pour cette exposition, j’ai proposé un texte, un journal plutôt, écrit au jour le jour, et affiché chaque jour sur un mur de la Galerie – journal de tout ce qui a construit ce journal.

La proposition : non pas exposer un texte écrit en amont et affiché tel quel sur le mur le premier jour, et fini : au contraire, écrire, au jour le jour, le jour le jour des bruissements, dépôt du jour et des affleurements du réel, actualités du monde ou crissements intimes, lectures (ce mois de juillet, Rimbaud, Le Coran, Michelet…)

Le soir du vernissage, le premier jour couvrait l’espace de six pages de couleur grise, en points de suspension (parce que le bruissement est toujours déjà ce qui enveloppe et cerne la rumeur des jours) avant un bloc de trente-cinq pages, blanches, avec pour en-tête seulement la date du jour à accomplir. Comme un calendrier de feuilles volantes, vides, en attente, en puissance. Chaque matin, au lever, l’écriture d’un texte qui chaque matin, adressé par mail à la Galerie où il était imprimé, a été affiché sur le mur à la place de la page blanche du jour. Les jours où la Galerie était fermée ont conservé la page : vide, avec l’en-tête seulement.

En parallèle, le site de l’exposition – Bruissements.net – accueillait les textes dans une mise en page différente : puisqu’il n’était pas question de reproduire le travail sur la page (écrite chaque jour en fonction de cette seule contrainte d’espace : une page), le blog recevait les textes enrichis de liens et d’images, qui les ouvraient à un dehors du monde que le texte cherchait à provoquer.

Le texte ci-dessous ne vise pas à reproduire l’expérience de ce mois d’écriture, seulement à garder trace des textes et de leurs mises en page telles qu’on pouvait les lire dans la Galerie : des séries de mains négatives, jours passés d’avoir été passés [1]

À télécharger ci-dessous.

[1Remerciements :
Léa Bismuth, Isabelle Gounod
Camille Coquard et Armonie Lesobre.


Jérémie Scheidler.