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À un ami | « Le moi m’a toujours laissé de glace »
dimanche 28 septembre 2014
« Le moi m’a toujours laissé de glace [1]. » C’est tout ce que Blanqui oppose à l’hystérie de malveillances, au concert de jalousies que son seul nom suffit à déclencher. Et cela redouble le vacarme. Qui ne daigne répondre à ses accusateurs, qui laisse courir la rumeur, doit s’attendre à la voir enfler, pour ensuite se tarir en minces ruisseaux de fiel. Avis aux milieux militants :
« Si par là vous entendez les haines personnelles, les jalousies, les rivalités d’ambition, je me joins à vous pour les flétrir, elles sont un des fléaux de notre cause ; mais remarquez que ce n’est pas une plaie spéciale au parti, nos adversaires de toutes les couleurs en souffrent comme nous. Elles n’éclatent plus bruyamment dans nos rangs que par suite du caractère plus expansif, des mœurs plus ouvertes du monde démocratique. Ces luttes individuelles, d’ailleurs, tiennent à l’infirmité humaine ; il faut s’y résigner et prendre les hommes tels qu’ils sont. S’emporter contre un défaut de nature, c’est de la puérilité Mais sinon de la sottise. Les esprits fermes savent naviguer au travers de ces obstacles qu’il n’est donné à personne de supprimer et qu’il est possible à tous d’éviter ou de franchir. Sachons donc nous plier à la nécessité et, tout en déplorant le mal, n’en laisser ralentir notre marche. Je le répète, l’homme vraiment politique ne tient pas compte de ces entraves et va droit devant lui, sans s’inquiéter autrement des cailloux qui sèment la route. »
C’est dans la lettre à Maillard. Lisez la lettre à Maillard.