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À un ami | « Le moi m’a toujours laissé de glace »

dimanche 28 septembre 2014


Par le Parti Imaginaire
Texte repris en introduction à l’ouvrage Maintenant, il faut des armes,
textes choisi d’Auguste Blanqui paru aux éditions de La Fabrique en février 2007.


— 1. « Nous sommes encore affligés de bien des superstitions »
— 2. « L’universel désir d’être quelqu’un »
— 3. « Le moi m’a toujours laissé de glace »
— 4. « Dionys Mascolo a écrit sur Saint-Just une phrase qui vaut de Blanqui aussi bien »
— 5. « On se fourvoierait à réveiller au sujet de Blanqui le spectre du « Surhomme ». »
— 6. « La veille de la proclamation de la Commune »
— 7. « Enfoncés les romantiques ! »
— 8. « Les partisans de l’attente »
— 9. « Qui se résorbe en un destin se trouve de plain-pied avec ceux qui le partagent. »
— 10. « Lacambre, Tridon, Eudes, Granger, Flotte, la plupart des conspirations de Blanqui ne sont au départ que des amitiés »
— 11. « Les ratiocinations du ressentiment ont l’art d’inverser les relations logiques. »
— 12. « Tous les textes de Blanqui sont des textes circonstanciés. »
— 13. « Le temps passe. C’est sa nature. »
— 14. « Décembre 2006. Le navire national fait eau de toutes parts. »

« Le moi m’a toujours laissé de glace [1]. » C’est tout ce que Blanqui oppose à l’hystérie de malveillances, au concert de jalousies que son seul nom suffit à déclencher. Et cela redouble le vacarme. Qui ne daigne répondre à ses accusateurs, qui laisse courir la rumeur, doit s’attendre à la voir enfler, pour ensuite se tarir en minces ruisseaux de fiel. Avis aux milieux militants :

« Si par là vous entendez les haines personnelles, les jalousies, les rivalités d’ambition, je me joins à vous pour les flétrir, elles sont un des fléaux de notre cause ; mais remarquez que ce n’est pas une plaie spéciale au parti, nos adversaires de toutes les couleurs en souffrent comme nous. Elles n’éclatent plus bruyamment dans nos rangs que par suite du caractère plus expansif, des mœurs plus ouvertes du monde démocratique. Ces luttes individuelles, d’ailleurs, tiennent à l’infirmité humaine ; il faut s’y résigner et prendre les hommes tels qu’ils sont. S’emporter contre un défaut de nature, c’est de la puérilité Mais sinon de la sottise. Les esprits fermes savent naviguer au travers de ces obstacles qu’il n’est donné à personne de supprimer et qu’il est possible à tous d’éviter ou de franchir. Sachons donc nous plier à la nécessité et, tout en déplorant le mal, n’en laisser ralentir notre marche. Je le répète, l’homme vraiment politique ne tient pas compte de ces entraves et va droit devant lui, sans s’inquiéter autrement des cailloux qui sèment la route. »

C’est dans la lettre à Maillard. Lisez la lettre à Maillard.


[1Les citations sans références sont des phrases de Blanqui