Je serais bien l’enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer, le petit valet, suivant l’allée dont le front touche le ciel. s’il n’y avait entre moi et le ciel, toute la distance entre moi et le ciel impossible à dire ou mesurer, et s’il n’y avait entre moi et la mer abandonnée de la terre abandonné, je le serais bien, aussi.
deux petits vieux, devant moi, sous le pont d’un métro, se tiennent le bras, et avancent dans la fragilité que donne l’âge où le moindre pas pourrait être le dernier, (...)
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_Arthur Rimbaud
Articles
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au pied de la vie (le front touche le ciel)
9 juin 2013, par arnaud maïsetti -
vision du corps de Baudouin IV le Lépreux
1er novembre 2019, par arnaud maïsetti1er novembre
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tendresse pour la sauvagerie
30 mars 2015, par arnaud maïsettiEt le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot. Rimb.
Le temps est à l’heure – c’est à cela qu’on le reconnaît. Une heure soudain retranchée au jour ou accrue d’un supplément d’âme ; le ciel partout maintenant, mais c’est à cause du vent – depuis quatre jours désormais. Sur le visage et dans le corps, au fond de soi comme aux terminaisons des branches, quelque chose qui renverse le cours des choses. C’est naître, mais c’est après. C’est une fois que tout est terminé (terminée la terre noire et blanche, (...) -
quand s’ouvrent les premières Eucharis
21 mars 2014, par arnaud maïsettiDepuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, — et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c’était le printemps.
Rimb. Après le déluge C’est le jour où le soleil bascule dans l’hémisphère nord — ou est-ce l’hémisphère nord qui pivote et s’oriente vers le soleil ? C’est le lieu, plutôt, où la lumière passe ; frappe à l’inclinaison la plus proche. C’est l’espace qui sépare la lumière du jour. C’est la (...) -
des mers virides
11 octobre 2011, par arnaud maïsettipoussières d’algues sur le fleuve immobile Je ne choisis pas : il y a des signes objectifs qui s’imposent. Cette couleur, ce mot plutôt, le mot vert, par exemple : je l’ai rencontré toute cette journée, à mille endroits, pourquoi.
Signe d’espoir, le vert est le symbole de la jeunesse, de l’inexpérience et de la crédulité, probablement par analogie aux fruits non mûrs.
Combien de manière de nommer un seul jour – quand un jour comme celui-ci est passé sur un même ciel gris cassé, et moi, au bureau, ai vu (...) -
la faculté d’admirer (tremblé des perspectives)
28 février 2013, par arnaud maïsettiFanfare atroce où je ne trébuche point ! chevalet féerique ! Hourra pour l’œuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois ! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira par eux.
En perspective perdue, on voit la ville. Le chemin y conduit, il est vide. Tout au fond, dans la confusion du ciel ; ce n’est pas le ciel, seulement ce qui le recouvre, ce qui partout porte trace de ce qui n’arrive pas, pas encore, pas assez. Tout au fond, c’est une manière d’imminence qui brûle et (...) -
Toujours recommencée | l’île aux larmes
22 avril 2013, par arnaud maïsetti12 images prises à l’île de ré, sans lui demander
déposées ici comme des larmes -
Lieu | mouvement, mais sans verbe #2
20 décembre 2016, par arnaud maïsetticomment un récit peut-il donner l’impression qu’on se déplace dans le réel qu’il représente ?
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Jrnl | Cette nuit d’hiver
22 décembre 2023, par arnaud maïsettiVendredi 22 décembre 2023
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la foi seule (à commencer par le temps)
8 mars 2013, par arnaud maïsettiUn coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie. Un pas de toi, c’est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche. Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, — le nouvel amour ! « Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps », te chantent ces enfants. « Élève n’importe où la substance de nos fortunes et de nos voeux » on t’en prie. Arrivée de toujours, qui t’en iras partout.
Rimb.
On ne sait pas (...) -
Rimbaud, une vie | Izambard. La classe du soir
26 novembre 2017, par arnaud maïsettiChapitre VI
Devenir crapules -
Rimbaud | Des nouvelles de Londres
30 novembre 2018, par arnaud maïsettiL’Histoire splendide
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Rimbaud | Au mois de mai, « Si un rayon me blesse »
30 avril 2013, par arnaud maïsettiMai, et mourir sur la mousse
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[ phrases ] #7 — rêves de draps défaits
26 février 2012, par arnaud maïsettiC’est une ville banche et grise
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la ville Narcisse (et, loin, les roseaux tremblés)
11 juin 2013, par arnaud maïsettiRegret des bras épais et jeunes d’herbe pure ! Or des lunes d’avril au cœur du saint lit ! Joie des chantiers riverains à l’abandon, en proie aux soirs d’août qui faisaient germer ces pourritures.
Qu’elle pleure à présent sous les remparts ! l’haleine des peupliers d’en haut est pour la seule brise. Puis, c’est la nappe, sans reflets, sans source, grise : un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine. Je pense à Narcisse, et je crois qu’il y avait des roseaux à travers son visage déposé sur son (...) -
c’était marcher
16 octobre 2016, par arnaud maïsettiLa crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route !
Rimb.
Bob Dylan, Ain’t talkin’ (Modern Times, 2006) Seulement marcher – c’était, dans le contre-jour en descendant la Canebière, le mouvement, l’allure, l’aveuglement aussi, et la pulsation : face au jour qui s’effondrait de si haut, brûler ces jours. En fins de semaine, se retourner sur les causes d’un dimanche est toujours décevant : lundi, mardi, mercredi et fatalement jusqu’à cette ombre-là jetée devant soi comme un (...) -
les lieux où on écrit (le pendu)
8 novembre 2013, par arnaud maïsettiJe méprise la poussière qui me compose & qui vous parle. On pourra persécuter & faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles & dans les cieux.
Saint-Just, Fragments d’institutions républicaines Place des Ormeaux, je passerai l’après-midi, et jusqu’à ce que l’ordinateur cesse, d’épuisement, que l’écran devienne noir — je lève la tête, il fait soir aussi, et je n’avais rien vu (supériorité infinie de l’écriture écran sur (...) -
le déguerpissement, et la fuite amoureuse des morts
30 octobre 2019, par arnaud maïsetti30 octobre 2019
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la procession des équinoxes (pouvoir de l’Est)
20 mars 2013, par arnaud maïsettiDepuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, — et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c’était le printemps.
Rimb. Le printemps, hier, aujourd’hui, demain, on ne sait plus, personne n’est d’accord, c’est peut-être mieux ainsi — juste image des choses, du monde, de l’idée qu’on se fait des choses et du monde, de l’état du réel. Est-ce si important ?
Aujourd’hui donc, ou demain, hier peut-être, le (...) -
ce n’est pas la pluie
26 novembre 2018, par arnaud maïsetti26 novembre 2018