arnaud maïsetti | carnets

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chalance

samedi 24 juillet 2010

Le soleil ne se place pas devant le poteau — on triche l’espace pour intercepter sa forme, la portée de son ombre, les reflets du jour.

De même : la pierre ne tombe pas par attirance sexuelle. Elle tombe — dépourvue de sens moral. Elle tombe. (Elle a beau se trouver des raisons dans sa chute, ça ne change rien à la loi qui la fait tomber, à la nécessité de cette loi.)

Et de même : suis sans direction — sans attente ; hors la loi du ressac — un jour après l’autre : une rencontre après l’autre comme descendre dans le vide.

Me rappelle qu’elle disait : un jour après l’autre, c’est comme les vagues ; et j’aurais ajouté maintenant : c’est comme ne pas mourir (si j’avais su, je lui aurais dis comme ça) —

Oui : suis sans attente, juste : chalance au premier venu (pas de mot pour dire le contraire de nonchalance) et qui me dira : suis comme la vague : disponible à ce qui t’emportera — la vague ajouterait : j’échoue aussi souvent que je recommence, quand je t’emporte tu attendras seulement d’arriver, rien d’autre : je ne t’apporterai rien d’autre que les rebords du monde.

Et moi je me tairai, je me laisserai faire. Mais on ne me laisse pas me taire.