1er janvier 2019
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_Journal | contretemps
Articles
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les aubes pas encore mortes
1er janvier 2019, par arnaud maïsetti -
de peur
13 octobre 2011, par arnaud maïsettise pencher de peur d’être comme je suis seulement, et pas autre, et d’être à la fois précisément comme les autres parce que mon désir les rejoint, voudrait les rejoindre, voudrait rejoindre en eux le désir d’être autre, c’est cela, de peur d’être ici, quand c’est ailleurs, bien sûr, que le désir se déporte ; de toute cette peur-là constitué que j’amasse comme dans le creux des mains un peu de sable qui se renversera sous les doigts le temps d’arriver jusqu’à la mer pour le répandre, de toute cette peur je suis (...)
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éternités des crânes
11 juin 2010, par arnaud maïsettiJ’étais je suis je serai (Claire Diterzi, "Rosa la Rouge", 2010)
J’étais, je suis, je serai Ich bin, ich war, ich werde sein Bytam, jestem, bede Pour rentrer, je décide de passer par le cimetière, la ville dans la ville, le projet idéal des grandes cités passées — impossible de se perdre, ici : tout est balisé, 45ème série, 3ème allée : on dirait des métropoles américaines : « à l’angle de la 13ème et de la 7ème » — sous les allées, on a indiqué des noms, mais si vagues et creux que personne ne doit les (...) -
les présages du possible
30 août 2018, par arnaud maïsetti30 août 2018
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les mille rapides ornières de la route humide
3 décembre 2011, par arnaud maïsettiJe jetai, par dessus le parapet, le canif qui m’avait servi à graver les lettres ; et, faisant quelques rapides réflexions sur le caractère du Créateur en enfance, qui devait encore, hélas ! pendant bien de temps, faire souffrir l’humanité (l’éternité est longue), soit par les cruautés exercées, soit par le spectacle ignoble des chancres qu’occasionne un grand vice, je fermai les yeux, comme un homme ivre, à la pensée d’avoir un tel être pour ennemi, et je repris, avec tristesse, mon chemin, à travers les (...)
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ligne 13, adresses
3 février 2010, par arnaud maïsettila souffrance, (il s’arrête avant de reprendre) je veux dire bien sûr la seule valable, la seule justifiée, celle qui avale toutes les sensations du corps, qui me fait avoir un corps et non plus être celui-ci, c’est chaque fois que je croise le premier visage le matin, et que je vois dans ses yeux que ma présence ne suffit pas à effacer de son visage ce qui une seconde avant constituait mon absence.
la vie possible, (il souffle et lâche d’un seul tenant), le seul monde acceptable, celui qui, dans la (...) -
Maison de vitres encore ruisselante (mes visages défaits)
26 juin 2012, par arnaud maïsettiDans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.
Rimb.
Perdu ma journée, mais où. Pas ici, en tout cas ; je cherche. C’est chaque minute l’urgence du travail à faire, à produire — et chaque phrase arrachée est une pierre, elle recouvre tout un monde, des fourmis qui grouillent, des cités immenses qu’il faut explorer : plonger la main jusqu’au coude dans la terre, en ressortir lavé comme d’épuisement.
Et le matin, recommencer, jusqu’au (...) -
d’en finir avec ces rues (et quelles ombres maintenant)
8 février 2013, par arnaud maïsettila soif de partir, la colère de n’être pas ailleurs, la faim des routes avalées pour en finir avec elles
Se dire : ce n’est qu’une manière comme une autre d’en finir avec les rues près de Saint-Lazare par exemple, ou des quais de Rivoli, et plus loin de la Meuse aussi — peut-être que certaines voix intérieures se taisent soudain quand on les entend, lâchées par d’autres. Se dire, ce n’est pas grave, c’est moins qu’une vie, si ce n’est pas la mienne tant pis, ce n’est rien — je dirai seulement : c’est la (...) -
derrière la cloison
24 avril 2010, par arnaud maïsettiIl est minuit vingt-et-une et comme je veux noter le jour passé (ou traversé), j’entends derrière la cloison les sanglots de la voisine, du voisin ; comment reconnaître un sanglot d’un autre.
Duras dit quelque part qu’il n’y a rien de plus bouleversant : entendre quelqu’un pleurer sans savoir la cause ; et rester de l’autre côté de cette paroi ; solitude terrifiante de l’autre éprouvée par soi : solitude de soi pour l’autre.
De part et d’autre de la journée précisément, j’ai le sentiment que cette (...) -
façades
16 avril 2010, par arnaud maïsettiDe l’apparence de nos vies cachées derrière les murs : du signe manifeste extérieur qui voudrait cacher le contenu latent derrière les pierres — de la réalité, qui n’apparaît qu’à la surface : dans la volonté de ne rien dévoiler de ce qui se dit dans les discours intérieurs.
FAÇADE (fa-sa-d’) s. f.
A. 1. Mur extérieur d’un bâtiment. 2. Cour. [Sans déterm.] Mur extérieur d’un bâtiment où se trouve l’entrée principale, généralement le plus décoré.
B. P. anal. 1. Littér. Partie visible formant un mur. 2. Fam. (...) -
des écrans
24 septembre 2010, par arnaud maïsettiLay Your Head Down (Keren Ann, ’Keren Ann’ 2007)
C’est si dense, ici, tout, même le vide où l’on va, immensément étirée, malheureuse, présence entre l’indéfini et l’infini, d’abîme en abîme Cette densité est déjà une réponse. Ne m’en demandez pas trop, quoique loin de terre, je suis plus loin encore du centre. C’est pour cela qu’il est tentant de se faire des écrans, si transparents soient-ils. Mais comme j’abattrais les miens, si vous veniez enfin.
Henri Michaux, Face aux verrous (XII. L’Espace aux ombres)
En (...) -
Le monde viendra s’offrir à toi pour que tu le démasques
9 mai 2016, par arnaud maïsetti9 mai
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désespéré du calme sinistre au milieu duquel on patauge
28 avril 2020, par arnaud maïsetti28 avril 2020
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le continent de l’insatiable
15 février 2019, par arnaud maïsetti15 février 2019
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je veux bien que les saisons m’usent
14 mai 2014, par arnaud maïsettide la patience ; de sa conversion, sous la fatigue, en hâte ; et tandis que d’une année après l’autre, je suis là, à la même place, à attendre la même année à venir, penché sur les vers nouveaux pour tromper le temps et l’attente, ces pages annotées comme du sable par un enfant qui aurait pris la décision de le ranger, tandis que The National dans les oreilles chante en boucle About Today, que passent la ville et s’arrêtent déjà les touristes ici, que le café est froid et le restera, que sur l’écran aussi (...)
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Sit tibi terra levis (je veille)
5 février 2014, par arnaud maïsettiCe sont de grandes pluies, sur fond de ciel complètement évanoui, entre nous et lui quelque chose qui appartient à la déchirure, et le long d’elle s’écoule la peine qu’il faut pour la rejoindre, comme des larmes sans cesse, sur fond d’aucune tristesse — cette phrase que j’entends pour la première fois, comme une émotion comme éprouverait pour la première fois :
« La douleur est comme une souffrance qui n’a trouvé personne pour la vivre »
Je marche le long de cette pluie, et à travers elle et sur elle, (...) -
peut-être les regards des combattants me cherchent-ils à travers l’obscurité de la forêt
2 mai 2020, par arnaud maïsetti2 mai 2020
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les deuils impossibles (nos disparus)
8 octobre 2013, par arnaud maïsettiJ’aurais parlé d’Intimacy ce matin-là au milieu du cours de théâtre, et plutôt à demi-mots, rêvant intérieurement d’une scène (cette scène si précise où l’homme descend les marches vers la salle de théâtre — descend vers son propre désir, et le dévoilement de cette femme, sans qu’elle le sache ; la violence pure, et tendre, de cette scène, sur laquelle bâtir tout un théâtre, oui, tout une manière de le renverser sur la vie) ; et je n’aurais rien dit, finalement, comme toujours — puis, en remontant cette rue (...)
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je ne puis triompher qu’en rêve
4 mai 2020, par arnaud maïsetti04 mai 2020
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détruire le monde
7 avril 2020, par arnaud maïsetti7 avril 2020