Et leurs caboches vont dans des roulis d’amour.
Rimb.
Il faut entrer par une petite porte, ouvrir son sac, prouver qu’on n’est pas là pour déposer une bombe. Passer un sas, un autre, montrer à chaque fois une carte, une autre. Justifier ce qu’on fait là. On passe finalement. Les bâtiments en pierre rendus invisibles par des algecos provisoires, mais là depuis toujours ; la rumeur des travaux (le chantier est partout, invisible et lointain) ; les corps allongés, cigarette café téléphone, respirent. (...)
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_solitudes
Articles
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Galerie Mazarine et labyrinthes
24 mai 2015, par arnaud maïsetti -
défaites
19 mai 2010, par arnaud maïsettiOne Too Many Mornings, Bob Dylan ("The Times They are a-changing" 1964)
An’ the silent night will shatter / From the sounds inside my mind, For I’m one too many mornings / And a thousand miles behind. Les décisions que prennent les autres pour nous, on n’est pas dupes, on sait bien qu’on n’attend rien de personne, que ça ne change pas les pistes qu’on creuse en soi et les ornières partout ; on le sait bien, oui : que ça ne dépend pas de cela, les oui, les non qu’on nous accorde, et quand bien même (...) -
lignes du sol
15 juin 2010, par arnaud maïsetti(sol) s. m.
1° Surface sur laquelle reposent les corps terrestres. à deux pieds du sol. Il ne faut pas bâtir sur le sol d’autrui. Le sol de cette ville est inégal. Un de ces beaux jours qu’on ne voit plus à mon âge et qu’on n’a jamais vus dans le triste sol où j’habite aujourd’hui, J. J. ROUSS. Confess. IV. Sur un plan, on pourrait dire cette rencontre possible ; sur un plan droit et posé sur le sol, dans l’axe de la rectitude des choses — il y aurait la possibilité de cette rencontre ; il y aurait (...) -
le long couloir du jour
1er mai 2011, par arnaud maïsettiMemory lane (Elliott Smith ’From a Basement on a Hill’ 2004)
Et pourtant, et pourtant J’étais triste comme un enfant. Les rythmes du train La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés Le ferlin d’or de mon avenir Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté L’épatante présence de Jeanne L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et qui me regardait en (...) -
le maître est là (et il t’appelle)
2 septembre 2012, par arnaud maïsettile maître est là, et il t’appelle : je me retourne, il n’y a pourtant personne que moi.
il t’appelle et la porte est fermée. je frappe, j’entends le vide qu’il fait à l’intérieur, et puis beaucoup de silence.
le maître t’appelle encore : quand on viendra répondre présent, il répétera le nom, dans tout le vide qui s’est bâti depuis le temps qu’il lance ton nom, ton nom qui lui revient dans le vent, qui a fini par creuser ce lieu de toutes nos absences.
il faudrait peut-être croire en dieu pour cette raison (...) -
Jrnl | Cette nuit d’hiver
22 décembre 2023, par arnaud maïsettiVendredi 22 décembre 2023
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qui rejoignaient les autres nuits
13 février 2019, par arnaud maïsettiOui, ce soir-là plus beau que tous les autres, nous pûmes pleurer. Des femmes passaient et nous tendaient la main, nous offrant leur sourire comme un bouquet. La lâcheté des jours précédents nous serra le cœur, et nous détournâmes la tête pour ne plus voir les jets d’eaux qui rejoignaient les autres nuits.
André Breton/Philippe Soupault,, « La Glace sans tain », Les Champs Magnétiques (Littérature, nº 8, Octobre 1919) Bob Dylan, In the evening (1961, Live "Minnesota Hotel Tapes")
Le soir sait très bien (...) -
pour nous, dans la nuit [Avignon #1]
11 juillet 2018, par arnaud maïsettiNous n’avons ici, dit-elle, qu’un soleil par mois, et pour peu de temps. On se frotte les yeux des jours en avance. Mais en vain. Temps inexorable. Soleil n’arrive qu’en son heure. Ensuite on a un monde de choses à faire, tant qu’il y a de la clarté, si bien qu’on a à peine le temps de se regarder un peu. La contrariété, pour nous, dans la nuit, c’est quand il faut travailler, et il le faut.
H. Michaux, Je vous écris d’un pays lointain
Plein ciel sur Avignon de nouveau – au pied de l’été donc, comme (...) -
La Ville écrite | heureux qui comme
1er août 2017, par arnaud maïsettià chaque pas
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La ville écrite | levée de doute
19 décembre 2018, par arnaud maïsetticomme tu relèves la tête
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une cartographie sans territoire
11 septembre 2011, par arnaud maïsetti« Tous les matins on met les montres à l’heure / Le train avance et le soleil retarde » — cette habitude, prise il y a un an, de lancer ici la page avec les mots des autres (quitte à prendre la parole, autant la prendre plus haut que soi) : mauvaise sans doute, comme toutes. J’y renonce.
La journée est toujours en moi brisée nette comme cette image, en deux par l’arbre : de part et d’autre de midi, le matin (écritures sans filet), le soir (le travail long, lent, raisonnable), et entre les deux, rien (...) -
Personnages #2 | dans le métro
1er août 2017, par arnaud maïsetticomment rendre la promiscuité, l’impossible durée, l’ensemble composite des perceptions
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veillées d’armes
2 mars 2010, par arnaud maïsettiÉprouver combien le corps résiste, dans la fatigue à venir, celle qui se prépare nécessairement cette semaine de moindre vent, mais de plus grandes secousses en moi : les rendez-vous qu’on prend avec une part de nous même, au futur : comment se promettre qu’on ne les manquera pas.
Dans ces jours de veille, avant, juste avant de se défaire dans les nuits d’après : lignes qui se croisent et finiront par se rejoindre, on le sait — jours de veillées d’armes, où on fait le tour du champ de bataille avant (...) -
vie dans un fauteuil (vide, et l’appel)
18 juillet 2012, par arnaud maïsettije disais : rien ne console dans ces moments-là, que la pièce vide autour, qui grandit, et puis dans l’épuisement si je regarde parfois à travers mes yeux, c’est toujours le mur blanc sur lequel le bureau s’appuie, la nuit déjà — et pourtant (dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté)
il y a un fauteuil le mois dernier, rue tolbiac, qu’on avait apporté jusque là ; ce n’était pas un fauteuil ordinaire, mais rouge comme une chambre rouge, et les rideaux, (...) -
afin de te changer en celui que tu es
21 avril 2020, par arnaud maïsetti21 avril 2020
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Keren Ann | Les jours heureux
21 mars 2019, par arnaud maïsettiCe qui distingue le rêve du passé
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Koltès | resting place
15 avril 2010, par arnaud maïsettivingt et un ans après
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de la précision (et de la justesse)
17 mai 2010, par arnaud maïsettiDance Until You’re Her, Up To the Ground ("White Noise", 2010)
some of us fought, forget forever some of us laughed but we sticked together Dans la voix du chanteur, cette lenteur qu’accentuent encore dehors les premières chaleurs, le premier jour où monte du sol cette sorte d’apesanteur sans rythme, sans hauteur. Comme j’aimerais avoir, pour parler, cette voix ; je veux dire : non pas ce timbre, mais cette hauteur qui tient à la fois les mots et le chant à distance. Précise comme un la, dense (...) -
Le Client #2 | « Cependant je n’ai pas, pour vous plaire, de désirs illicites. »
16 juillet 2013, par arnaud maïsettiKoltès, Dans la Solitude des champs de coton
Deuxième réplique du client -
« Des choses qui me rongent la nuit »
9 mars 2010, par arnaud maïsettiNotes sur les vies d’Aragon