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Ban Phong Van | Sources de l’or blanc
Écouter pousser le riz
dimanche 26 janvier 2025

Janvier - juin 2025 : remonter le cours du monde par l’est.
— Le sommaire
– #1. Bangkok, ville furieuse
– #2. Ayutthaya & Sukhothai, ruines de ruines
– #3. Chiang Mai & Chiang Rai, vestiges du Lanna
– #4. Descendre le Mékong
– #5. Luang Prabang, d’or et de cendres
– #6. Nong Khiaw & Muang Ngoi, où va le nord Laos
– #7. Ban Phong Van, sources de l’or blanc
– #8. Xieng Maen, de l’autre côté
– #9. Kuang Si, ce qui tombe
– #10. Le Tak Bat, d’aubes en aubes
– #11. Vang Vieng, refuge de far-east
– #12. Vientiane, capitale intempestive
– #13. Les Quatre Mille Îles, et davantage de ciels
– #14. Champassak, à la lune recommencée
– #15. Phimai, perspectives futures du passé
– #16. Dans la jungle de Khao Yai, fragments sauvages
– #17. Bangkok, derniers feux
– #18. Sydney, dans les reflets, la ville dressée
– #19. De Sydney à Melbourne, la Ligne Bleue
– #20. Melbourne, ville sans promesse
– #21. De Melbourne à Adélaïde, The Great Ocean Road
– #22. Adélaïde, lenteurs et effacements
Creuser dans la boue la soif et la faim.
le Laotien l’écoute pousser, le Thaïlandais le vend et le Chinois le mange ».
Dicton
Rizières à perte de vue, courbes vertes sous le ciel lourd. Ban Phong Van, banlieue nord de Luang Prabang sous les montagnes parmi les peuples entremêlés dans la brume ce matin-là. Sentiers de terre cendrée entre les terrasses. Pieds nus dans la boue, dos courbés sur l’horizon : quelques gestes répétés depuis mille ans au moins. L’or blanc des montagnes noue ensemble, fragile, plaines et sommets, villes et terres débordées par le fleuve, les corps, les ventres et les pensées. Quelques voix, la ville si proche nourrie par la sueur des montagnards. Patience d’arracher la terre à la terre de ceux qui savent que c’est davantage que leur vie qui en dépend. Le khao nièo prend racine dans la terre gorgée d’eau, on l’arrache avec dévotion. Dans les villages, les femmes justement préparent les offrandes. Des boulettes de riz sur les autels des pagodes. Les buffles d’eau labourent la terre si lentement, mêlent leur souffle à la brume des rizières pour lever tout ce brouillard où tout se confond.













