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Bangkok | Derniers feux
Adieu à l’Asie
vendredi 21 février 2025

Janvier - juin 2025 : remonter le cours du monde par l’est.
— Le sommaire
– #1. Bangkok, ville furieuse
– #2. Ayutthaya & Sukhothai, ruines de ruines
– #3. Chiang Mai & Chiang Rai, vestiges du Lanna
– #4. Descendre le Mékong
– #5. Luang Prabang, d’or et de cendres
– #6. Nong Khiaw & Muang Ngoi, où va le nord Laos
– #7. Ban Phong Van, sources de l’or blanc
– #8. Xieng Maen, de l’autre côté
– #9. Kuang Si, ce qui tombe
– #10. Le Tak Bat, d’aubes en aubes
– #11. Vang Vieng, refuge de far-east
– #12. Vientiane, capitale intempestive
– #13. Les Quatre Mille Îles, et davantage de ciels
– #14. Champassak, à la lune recommencée
– #15. Phimai, perspectives futures du passé
– #16. Dans la jungle de Khao Yai, fragments sauvages
– #17. Bangkok, derniers feux
– #18. Sydney, dans les reflets, la ville dressée
– #19. De Sydney à Melbourne, la Ligne Bleue
– #20. Melbourne, ville sans promesse
– #21. De Melbourne à Adélaïde, The Great Ocean Road
– #22. Adélaïde, lenteurs et effacements
Derniers jours à Bangkok.
Derniers regards jetés sur la ville monde écrasé sous le soleil trop lourd après l’averse. Le True Digital Park se dresse plus sidérant encore, verticalité pure dans le chaos organisé. J’y retrouve l’ami Mahigan, qui en a fait son repaire, et su écrire la folie manifeste et le désir et on se laisse emporter ici, ville métamorphose, où l’infra-structure et l’imaginaire se croisent, ou luttent.
Le soir tombe. L’horizon se déchire dans les derniers feux d’un soleil qui dévore la ville. Les embouteillages ne finissent jamais, la circulation est cette mer de métal et de corps, de vies balayées. Le taxi se perd et me laisse au milieu de la route, à deux pas de l’hôtel injoignable sous les arcs des embranchements illisibles. Un souffle lourd fait rouler la ville, dont chaque mouvement dit l’élévation et la chute. Bangkok, et tout son bruit ramassé dans son nom dans lequel on se noie avec une étrange sensation de liberté – illusoire évidemment. On est pris au piège.
Ce n’est pas la ville qui nous regarde partir. Une ville n’est personne et ne possède ni regard ni démarche. Et nous, on s’arrache à elle en quelques secondes, en essayant de comprendre encore, à travers les hublots minuscules, ce qui vient de se passer, ce que nous avons vu et laissé derrière nous.
Quelques jours plus tard, le tremblement de terre. Les immeubles balancent dans l’air.
Décidément, on est seulement pris dans ce flot, poussière dans l’œil du monde.















